19 mars 2020 4 19 /03 /mars /2020 16:13

LUXENBERG ET LES FRUITS DÉFENDUS

 Par Omar BENAISSA

 Introduction :

 A sa parution ou plutôt au moment où j’en ai entendu parler, le livre de Christoph Luxenberg[1] m’avait semblé comme une énième tentative de porter un coup sournois contre le Coran. Ce jugement rapide, avant lecture, m’avait été suggéré par les comptes rendus jubilatoires de certains journalistes et universitaires qui ne se sentaient plus de joie à clamer la ‘’bonne’’ nouvelle, pour eux, de la découverte géniale : on aurait démontré que le Coran contenait des erreurs.

J’ai même entendu lors d’une conférence publique, une personne exprimer un ouf de soulagement en apprenant ‘’qu’en fin de compte, le Coran a lui aussi été falsifié’’.

Luxenberg nous mettait sur un pied d’égalité avec les croyants des autres écritures révélées.

On se réjouissait de ce que les musulmans se retrouvaient comme les autres, avec un Livre amputé…

Or je viens de télécharger l’ouvrage en PDF, en traduction anglaise. Je l’ai lu difficilement sur l’écran de mon ordinateur, et je n’y trouve, au mieux, qu’un effort singulier de relancer le commentaire du Coran. L’auteur exprime bien à plusieurs reprises qu’il relève les erreurs d’interprétation des commentateurs musulmans de langue arabe, elles-mêmes dues à des lectures erronées, à son jugement, des ductus des premiers manuscrits du Coran, dénués de voyelles, et parfois sans notation diacritique pour distinguer les consonnes ayant la même graphie. A le croire, les premiers musulmans auraient commis le péché originel de mauvaise lecture du texte fondateur de leur religion. Il fait donc œuvre de ‘’défenseur ‘’ du Coran.

 En fait, il faut préciser que même si les points n’étaient pas toujours placés en nombre suffisant, cela ne signifie pas pour autant que les musulmans ne savaient pas décoder leurs textes, y compris et surtout celui du Coran. Il existe suffisamment de manuscrits remontant aux premiers temps de l’islam dans lesquels les points, notamment celui sur la lettre nûn, sont marqués de façon à se convaincre que dès le début, le Coran en était pourvu. Quelques uns de ces manuscrits sont visibles, en photos, dans les sites internet spécialisés (par exemple ‘’islamic awareness[2]’’). Certains remontent par exemple à l’an 640, ce qui nous situe à moins de 10 ans après la mort du Prophète (S), et qui nous garantit par conséquent, qu’il en allait ainsi même à l’époque où le Prophète était vivant.

En ce temps-là, les ambiances sociales ne changeaient pas au rythme de celles d’aujourd’hui. Je ne comprends pas pourquoi Luxenberg s’exprime à ce sujet de façon alarmante en laissant penser que personne ‘’ne sait ni quand ni comment les points diacritiques ont été introduits’’. C’est de la tromperie pure et simple. Ces points ne se retrouvent pas seulement dans les versets, mais aussi dans les papyrus contenant les pactes, contrats, ou reconnaissance de dettes que passaient les musulmans avec les éléments non-arabes rencontrés lors des conquêtes, par exemple à l’occasion d’un achat de denrées et de viandes ou autre logistique pour les soldats conquérants. En outre, ces documents étaient souvent rédigés en deux langues, en arabe et dans la langue du fournisseur, en grec, par exemple, quand les musulmans occupaient un territoire byzantin.

 De nos jours encore, l’habitude prise par les premiers musulmans, d’apprendre le texte du Coran, par cœur, est demeurée si vivante qu’on pourrait reconstituer entièrement le texte du Coran, en faisant appel à la mémoire des huffâz[3]  si une catastrophe inexplicable venait à faire disparaitre toutes les copies existantes sur terre. Cela se vérifie à plus forte raison pour les premiers temps de l’islam. Une telle préservation mémorielle n’est pas possible pour l’Ancien et le Nouveau Testament.

Luxenberg ne s’en prend donc pas à l’intégrité du Coran, mais à la façon dont certains commentateurs ont lu les ductus, qui sont les tracés des mots, consonnes, sans les points distinctifs (diacritiques, noqta) de ces dernières. Dieu connaît mieux son intention.

Quoiqu’il en soit, j’ai appris qu’il a fait l’objet de fatwa le condamnant. Je désapprouve bien évidemment ce genre de jugements émis par des ignorants qui s’imaginent servir l’islam, en s’en prenant à des hommes de science, et je les désavoue du fond du cœur.

Il n’y a aucun mal à formuler son opinion quand elle n’est pas fondée sur une agression franche et ouverte. Et même dans ce dernier cas, on peut tout au plus la désavouer moralement sans inciter personne à commettre une agression irréparable envers une créature de Dieu. Dieu nous préserve !

 Les ‘’propositions’’ que fait Luxenberg ne sont que des opinions comme tout ce qui peut se dire à propos du Coran. Il y aura toujours une opinion pour s’opposer à une autre opinion. Le texte du Coran est non-modifiable par définition. Mais il est permis de rendre public ce qu’il suggère comme compréhension, dût-elle contrarier certains ou leur déplaire. Le lecteur verra ici, je l’espère, que le travail de Luxenberg, apporte une nouvelle preuve de la résilience éternelle du Coran, face aux coups de ses détracteurs, conscients ou inconscients.

 Les centaines ou les milliers de commentaires du Livre saint des musulmans ont été écrits ou enseignés oralement. Les commentaires sont pensés en fonction du savoir de l’époque, de la compétence de l’auteur et de ses tendances parmi les écoles de droit, de théologie ou autre parmi les écoles musulmanes, des circonstances historiques, etc.

 Qu’un auteur non-musulman entreprenne de commenter le Coran n’est pas chose interdite. D’ailleurs qui l’interdirait ? Et sincèrement, je ne pense pas qu’il soit souhaitable qu’il existe un pouvoir capable de l’interdire.

Pour plusieurs raisons. Mais je m’en tiens à la principale. Le Coran est pour le croyant une Parole divine. Il émane de la science divine. Or la science est universelle. Elle dégage des règles valables partout, indépendantes et égales aussi bien en-deçà qu’au-delà des Pyrénées, comme dirait Pascal. La vérité n’a pas besoin d’autre défenseur qu’elle-même. Tel est le sens du défi lancé par le Coran et qui ne sera jamais relevé.

C’est aussi en cela que consiste l’universalité du message révélé au Prophète (S). Toutes les attaques directes contre le Coran ont échoué et elles l’ont rendu même plus fort. C’est ‘’l’épreuve de la falsification’’ de K. Popper.

Par conséquent, notre auteur, quelque soient ses intentions, a rendu un service aux musulmans en relançant la bonne pratique du commentaire coranique: ne s’appuyer que sur la vérité, ne pas faire d’apologétique. A l’auteur de ces lignes, il a également rendu un immense service en l’obligeant à relire avec plus d’attention le texte le plus sacré qui soit à ses yeux, le Coran. Que Dieu augmente notre connaissance et notre savoir, à tous !

Le Coran a été révélé à un homme parfait. Il était nécessaire que Dieu rendisse parfait l’homme à qui Il voulait confier la tâche de révéler le Coran aux hommes. Et seul connaît parfaitement le Coran celui à qui il a été révélé, sur qui il a été ‘’descendu’’ (tanzîl) comme s’exprime le Coran.

Pour le croyant ordinaire, le Coran ne livrera jamais tous ses secrets comme ce fut le cas pour le Prophète qui devait forcément en assimiler tous les sens pour être en mesure de l’expliquer aux croyants.

Pour le Prophète, le Coran n’est pas seulement un Livre, c’est une expérience vécue. Il est le Coran vivant. Il en connaît toutes les significations, tous les sens des mots et des phrases, aux sens propres et aux sens figurés. Seuls savent parler à Dieu, ceux et celles qui Le connaissent. Et inversement Dieu ne confie Ses dépôts qu’à ceux qu’Il a préalablement rendus aptes à les recevoir, les prophètes et les saints.

Luxenberg a tout à fait le droit de relever les ignorances ou les errements – ou ce qui lui paraît tel– des commentateurs musulmans antérieurs. Or nous savons qu’il y a eu beaucoup de jugements portés par ces derniers qui ne sont pas dignes d’être imputés à la science. Les musulmans, comme tous les savants, s’exprimaient sur la base du savoir officiel de leur temps. Ils pouvaient accepter d’expliquer la structure du ciel selon des termes qui aujourd’hui nous paraissent naïfs. Cela a évolué avec le temps, au fur et à mesure que leur savoir, leur culture générale s’élargissait. Il y aura quelqu’un un jour pour se rire de notre savoir actuel que nous surévaluons.

Il y eut aussi des jugements sublimes qui n’ont pas été relevés par d’autres. Le savoir des hommes de toutes les époques évolue, abandonnant forcément parfois des opinions longtemps tenues pour vraies, puis démenties par les faits avec le temps. C’est le cas de toutes les cultures historiques.

L’épistémè musulmane à l’époque d’Ibn Arabî est de loin plus élaborée et plus aguerrie que celle de la période formative, naissante du savoir des musulmans. Elle est la somme algébrique de toutes les épistémès antérieures. Quelqu’un a dit que le savoir est une suite d’erreurs corrigées. (G. Bachelard ?)

Luxenberg n’a pas forcément ‘’ignoré’’ tous les mérites des commentateurs musulmans du Coran. Il a seulement ignoré qu’ils existent, de cette ignorance qui est le lot de tout un chacun. On nous objecterait qu’après tout son propos n’était pas là, mais seulement de relever des ‘’aberrations’’ des lectures du Coran. Mais beaucoup de ces ‘’aberrations’’ auraient trouvé leur explication s’il avait passé en revue un plus grand nombre de commentaires. Ce qui l’a conduit à débiter ses propres aberrations.

Tous les musulmans ayant une instruction suffisante savent qu’il n’existe pas de commentaire canonique du Coran, qui serve de règle, de référence. Fort heureusement d’ailleurs pour nous. Il s’ensuit que les musulmans aussi ne sont pas responsables des insuffisances de leurs savants. On le constate par le fait qu’ils sont nombreux à désavouer les actes excessifs, exécutions et carnages, commis à l’encontre d’innocents de la part de personnes zélées mais incompétentes, se réclamant de l’islam.

J’aurais moi-même, modeste lecteur, beaucoup à reprocher à Fakhr al-Dîn Râzi[4], commentateur renommé du Coran, mort au début du 13ème siècle. Mais son effort est encore là. Et l’on se doit de tenir compte des circonstances historiques.

 Les errements de Luxenberg que je relève ici ne sont pas plus graves parce qu’il n’échappe pas à la fatalité du dicton latin errare humanum est !

 Tout le monde est libre de commenter, quand il a un minimum de connaissance et beaucoup d’honnêteté intellectuelle. Mais il ne faut pas oublier que le jugement des lecteurs… compte aussi. C’est lui qui compte le plus, dans la durée. On peut douter d’ores et déjà que son livre puisse marquer en quoi que ce soit les études coraniques. Mais qui sait ?

***

Aucune écriture sacrée n’accepte d’être réécrite, révisée dans sa forme reçue une fois qu’elle a été admise par les croyants. On ne touche pas à l’intégrité d’un texte révélé. Ce n’est pas ma décision, pas plus qu’il ne relève de la décision de Luxenberg que sa suggestion soit prise en compte et insérée dans le Coran.

La règle est de considérer que toute lecture supposée erronée d’un texte fondateur, doit être attribuée en premier lieu à notre propre ignorance. Nous devons nous fier d’abord à l’hypothèse que peut-être quelque chose nous échappe qui se manifestera un jour pour nous éclairer.

 L’interprétation permet de contourner ce tabou. On ne doit pas toucher au texte, mais on peut dire beaucoup en marge du texte, dans les gloses. On garde l’espoir que le mot incompris ou douteux, puisse un jour révéler sa signification réelle. Comme dit le poète persan :

Bien que je sois inconscient de ce que je fais

Ce n’est pas en vain que je contemple la roseraie

Tel un simple signe de doute

Sur la marge d’un livre

Je ne suis pas inactif

Bien que je ne sois pas impliqué dans l’action !

Même les religions dont le texte ne nous est parvenu qu’en traduction, voire en traduction de traduction, souhaitent garder, une bonne fois pour toutes, l’intégrité de leur texte. Les commentateurs sont cependant autorisés à signaler leur doute, leur désaccord, leurs scholies, quand il y a lieu. Pourtant, ces religions s’exposent à plus de critiques théoriquement recevables, parce qu’elles sont incapables de fournir le texte dans sa version originelle : ce que des hommes ont traduit et écrit, d’autres hommes peuvent le réécrire. Ce qui n’est pas le cas du Coran.

On tolère qu’un commentateur émette un doute personnel sur tel ou tel point, mais son opinion ne sera jamais admise au point d’être prise en compte pour modifier le fond ou la forme du texte reçu.

C’est la règle. Par conséquent, cela s’applique aussi aux opinions de Luxenberg. On peut s’essayer (mais pas s’amuser) à voir ce que donnerait le ductus d’un mot si on en changeait la ponctuation diacritique, mais il ne faut pas se faire d’illusion quant à l’acceptation formelle d’une lecture innovante.

A ce sujet, les commentateurs musulmans du Coran, se servent parfois de traditions rapportées selon lesquelles tel compagnon lisait tel ou tel verset selon telle ou telle leçon. C’est-à-dire qu’on acceptait sa lecture à titre de commentaire, pas à titre de verset, en marge du textus.

On peut modérer le jugement sur les premiers savants musulmans, en leur reconnaissant le mérite d’avoir imaginé et fixé les premières méthodes du tafsîr (exégèse) et du ta’wîl (herméneutique). Ce serait ignorer l’immensité de la tâche d’initialisation de toutes les sciences religieuses musulmanes, y compris celle de la compréhension du Coran.

Mais tous ces premiers maîtres, aussi méritoires furent-ils, sont loin d’avoir entamé le sujet….

Le Coran est de structure sphérique. Les sens qu’il contient émergent à la surface de la sphère, et ne peuvent pas éviter de buter contre les quadratures des cercles invisibles. Nul ne peut en sonder les secrets.

« Seuls craignent Dieu ceux qui savent ! » On ne peut le lire comme un récit linéaire. Il est déroutant parfois, mais c’est toujours parce que son lecteur suit la mauvaise route. Il est une guidance pour ceux qui cherchent la guidance. Le Coran est destiné à ceux qui croient. Autant de vérités que le Coran clame, et que les gens ignorent. Ceux qui prétendent savoir et qui ne craignent pas Dieu sont nombreux.

Le travail de Ch. Luxenberg

Mais en quoi exactement Luxenberg a-t-il rénové ou innové ?

Il a recours au syriaque, une langue morte, proche de la langue arabe et qui participe selon lui, à la structuration de la langue que le Coran qualifie d’arabe, sans qu’on sache si le qualificatif se rapporte au peuple arabe, ou à l’adjectif arabe que l’on retrouve dans un ‘’cheval arabe’’ qui signifie : reconnaissable à la trace qu’il laisse au sol, une langue arabe signifiant alors une langue éloquente, claire.

Mais il ne se contente pas de cela. Il ne dresse pas un lexique des termes coraniques avec leurs correspondants en syriaque. Il élève la langue syriaque au rang de langue mère, et plus encore, de langue de référence. Tout cela ne suffisant pas, il pétrit de ses mains beaucoup de mots coraniques, en ramollit les formes, pour les assouplir et les rendre conformes à ses vœux.

A propos de la langue arabe, on peut parler en réalité d’une langue nouvelle, spécifiquement coranique faisant appel à un vocabulaire synthétique comprenant par exemple le syriaque et l’araméen ainsi que le persan, l’abyssinien, le grec, le latin, et même le berbère et l’ancien égyptien, en tant que ces mots étaient alors déjà employés et compréhensibles aux premiers musulmans. Il s’agissait de termes qui étaient déjà utilisés par les Arabes qui les rapportaient de leurs voyages en Syrie ou de leurs échanges avec les marchands venus à la Mecque durant la période du pèlerinage.

Elle est qualifiée de coranique, parce que c’est le Coran qui va lui donner l’impulsion et la force de devenir une langue mondiale.

***

On peut faire des rapprochements entre l’Arabe et les autres langues, même en faisant abstraction du Coran.

Par exemple, le superlatif amarr, présente une proximité sémantique avec le mot français amer (amère au féminin). Ou bien la racine fsq, qui donne fâsiq, présente une parenté avec psyché, l’âme corruptible, étudiée de nos jours par la psychologie. Fâsiq employé négativement dans le Coran, est quelqu’un de corrompu mentalement, dont l’équilibre mental, rationnel est perturbé. Un fâsiq est moins grave qu’un kâfir, qu’un munâfiq, etc., dans la catégorisation coranique de ceux que Dieu désavoue et condamne.

Le Coran dit que : Les hypocrites sont les fâsiqûn, mais l’inverse n’est pas vrai. Parce qu’il dit aussi : « Si un fâsiq vous apporte une information, vérifiez-en la teneur et la véracité… » (49 : 6)

La liste des exemples serait très longue, mais ce n’est pas ici le lieu.

Il y a également un lexique qui est propre au Coran, qui a été introduit par lui, et dont le sens a été donné par le Prophète.

Il y a aussi l’emploi des figures de style, des formes grammaticales. Sur certains points, les premiers musulmans ont répondu. Par exemple, le mutazilite abû al-Hudhayl al-‘Allâf[5] répondait à ceux qui prétendaient relever des impuretés de langue, des erreurs d’expressions, dans le Coran : ‘’S’il en était ainsi, les premiers auditeurs, contemporains de sa révélation, l’auraient signalé. Ils étaient les mieux à même de le faire.’’ Il ne nous appartient pas aujourd’hui de modifier une graphie ou une lecture, sous prétexte que telle forme serait préférable surtout quand pour se justifier on propose un ‘’argument’’ syriaque. Il y a d’autres règles qui président à la graphie des mots (verbes, noms et prépositions) dans le Coran qui sont bien au-dessus des justifications syriaques. J’y reviendrai ici.

 On ne sait pas exactement comment les mots étrangers ont été employés, lesquels étaient déjà d’usage courant parmi les Arabes (emprunt ancien ou récent), lesquels ne l’étaient pas ou si le sens a été explicité par quelques compagnons ou contemporains du Prophète (S) qui en avaient déjà connaissance.

La règle est bien sûr de supposer que pour tout néologisme ou mot d’emprunt récent, il existait au moins quelques personnes qui en savaient la signification. Parce que la Révélation a besoin de témoins, en plus grand nombre possible, pour la porter et la multiplier. ‘’En vérité, je vous le dis…’’ clament les Evangiles. Aux discours des fondateurs s’ajoutent toujours ceux des témoins de la révélation.

 

C’est d’ailleurs la règle pas seulement en matière d’écritures sacrées. Elle s’applique pour toute analyse de texte littéraire que ce soit de Rabelais ou de Shakespeare.

 

N’étant pas linguiste de formation, ni spécialiste du syriaque, les critiques que je vais adresser à Luxenberg sont fondées sur les ressources de la philologie, la grammaire, l’exégèse du Coran. Les propositions que Luxenberg avance ne sont pas toutes fondées sur une référence syriaque, mais sur des extrapolations à partir d’un prétexte syriaque, et sont réfutables quand elles sont rapportées au contexte du texte coranique, parce que Luxenberg possède une connaissance approximative du Coran, cela saute aux yeux.

 ***

 

[1] Christoph Luxenberg, The syro-aramaic reading of the Koran, A contribution to the decoding of the language of the Koran, Hans Schiler, première traduction anglaise parue en 2007, sur la base de la première édition allemande, et partiellement de la deuxième. Une troisième a aussi paru en 2007.

Publication originale en allemande parue en 2000 (suivie de 2004, puis de 2007) Die Syro-aramaische Lesart des Koran Ein Beitrag zur Entschlusselung der Koransprache © Verlag Hans Schiler, Berlin

[2] Voici le lien à copier pour accéder au site: http://www.islamic-awareness.org/History/Islam/Inscriptions/

[3] Pluriel de hâfez terme par lequel on désigne une personne qui connait le Coran par cœur. Chaque année, des concours sont organisés dans les pays musulmans pour honorer les meilleurs récitateurs du Coran.

[4] Né vers 1150, à Ray, au sud de Téhéran, et mort en 1210 à Hérat, en Afghanistan. Son grand commentaire du Coran est intitulé Mafâtih al-Ghayb, les clés de l’Invisible.

[5] Un des premiers mutazilites. Né à Basra en 752, mort en 842.

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Omar BENAISSA - dans CRITIQUE de textes